L’ISO 14001 en éclaireur des nouvelles tendances

ISO-14001

Maîtriser ses déchets, limiter ses rejets de gaz à effet de serre, réduire ses consommations énergétiques constituent autant de challenges d’avenir pour les organisations françaises. Au regard du Grenelle de l’environnement, la démarche de management environnemental ISO 14001 s’est aujourd’hui imposée comme un outil global pour anticiper ces défis.

TIMIDE REBOND

251.000 organisations dans le monde sont engagées dans une démarche de management environnemental certifiée ISO 14001*. Pourtant, avec 5 251 certificats, l’Hexagone est loin de faire partie des nations les plus dynamiques. Comment expliquer ce retard ? Les experts évoquent la tendance des entreprises à ne se tourner vers la certification que sous la contrainte. « Ailleurs en Europe, la vision est plus terre à terre. Le but premier consiste à réduire sa facture énergétique, à valoriser ses déchets ou à diminuer sa consommation d’eau : la réduction des coûts liée à l’ISO 14001 justifie à elle seule la démarche ! », analyse Hervé Ross-Carré, responsable environnement du Groupe AFNOR.

UN CADRE POUR LA RSE

L’ISO 14001 s’impose comme un outil concret de réponse aux enjeux de la responsabilité sociétale (RSE). « La première étape d’une démarche RSE consiste à diagnostiquer les enjeux majeurs de son entreprise, rappelle Béatrice Poirier. Lorsque l’environnement ressort en priorité, l’ISO 14001 impose de définir une stratégie et de déployer des plans d’actions adaptés avec détermination d’indicateurs comparables et quantifiables. Tout cela facilite l’exercice du reporting développement durable, conformément par exemple aux exigences de la loi NRE ou de l’article 225 du Grenelle… »

DE NOUVEAUX MÉTIERS D’ENGAGENT

La typologie des organisations certifiées ISO 14001 s’élargit. « De nombreux services de collectivités territoriales s’engagent à leur tour », relève Hervé Ross-Carré. La direction de l’eau du Grand Lyon en fait partie. « La problématique environnementale fait partie intégrante de notre métier : mais à force d’exemplarité sur nos impacts environnementaux majeurs – l’eau et la pollution – nous avions négligé la gestion des déchets et les consommations d’énergie », raconte Stéphane Dehame, son animateur QSE. La démarche ISO 14001 a servi de déclencheur. « Entre 2008 et 2010, nous avons diminué de 6 000 tonnes la masse de déchets mis en décharge, augmenté de 31 % la part valorisée ou recyclée. Aujourd’hui, 85 % de nos déchets non ultimes sont valorisés et nous visons les 100 %… La démarche a permis de réaliser un état des lieux exhaustif, puis d’évaluer nos progrès et de les inscrire dans le concret. C’est une culture qui change les fonctionnements en profondeur. »

Depuis quelques années la certification ISO 14001 connaît ainsi un vrai boom dans la filière construction

INNOVER POUR LES MARCHÉS PUBLICS

Les marchés publics jouent aussi un rôle crucial dans la diffusion de ces démarches par le biais de leurs clauses environnementales. « Depuis quelques années la certification ISO 14001 connaît ainsi un vrai boom dans la filière construction, amenée à intervenir pour les collectivités », souligne Béatrice Poirier. Vinci Construction France s’est ainsi emparé de la démarche il y a plus de dix ans. « Aujourd’hui, 62 % de nos filiales sont certifiées ISO 14001, explique Florence Marin-Poillot, directrice environnement. Le défi principal consiste à renouveler la démarche pour chaque chantier. Les compagnons sont sensibilisés par le biais de quart d’heure environnement concrets, rapides et adaptés aux missions. De bonnes pratiques environnementales sont mises en place : le tri permet de valoriser jusqu’à 90 % des déchets, les installations de lavages des équipements peuvent fonctionner en circuit fermé pour prévenir tout rejet en milieu naturel. Enfin, une attention particulière est portée aux nuisances sonores à travers l’achat d’équipements moins bruyants, l’adaptation des horaires et le contrôle des niveaux de bruit. »