A Montpellier, les événements responsables le sont vraiment

L’équipe de la SPL Occitanie Events lors d’une journée de ramassage des déchets pour Project Rescue Ocean, en avril 2022. (©Hélène Brunier/SPL)

Avec la norme volontaire ISO 20121, les acteurs de l’événementiel responsable disposent d’un mode d’emploi pour mieux prendre en compte les questions de RSE. Ils peuvent s’en faire certifier. C’est ce qu’a fait la SPL Occitanie Events à Montpellier dès janvier 2021. Le dernier audit de renouvellement montre des progrès et confirme la mobilisation de l’entreprise dans un plan d’amélioration continue.

Congrès, salons, séminaires, festivals, manifestations sportives… Tous ces événements témoignent de la vivacité d’un territoire. Leur déprogrammation durant la pandémie de covid-19 a montré à quel point ils génèrent une effervescence essentielle à l’épanouissement de chacun et au progrès collectif. Mais ces activités ont aussi un impact direct sur notre environnement : production de déchets, déplacements carbonés, consommations énergétiques, troubles sur le milieu naturel, etc. Un enjeu que les territoires veulent mieux maitriser.

Le concept d’événement responsable a pour ambition de minimiser cet impact, sur le terrain de l’écologie mais aussi sur celui des autres pans de la RSE, dont le volet social. Et pour expliquer comment s’y prendre, il existe un mode d’emploi : la norme volontaire ISO 20121, libellée NF ISO 20121 en France. Les organisateurs d’événements revendiquant la suivre à la lettre peuvent s’en faire certifier, et ainsi mettre en avant leur engagement vertueux. C’est le cas de la SPL Occitanie Events, société publique locale basée à Montpellier, à la fois organisatrice d’événements et gestionnaire d’infrastructures d’accueil (parc des expositions de Montpellier, Sud de France Arena), et pour cela détentrice de la certification AFAQ ISO 20121.

Les deux sites exploités accueillent 150 évènements et 700 000 visiteurs chaque année. « Notre société a été créée en 2019 et nous voulions d’entrée de jeu affirmer une forte conscience environnementale. L’affirmer, et la mettre en œuvre, au-delà des déclarations d’intention. Car une entreprise, ce sont des moyens humains et matériels, mais c’est surtout une volonté et une responsabilité pour le territoire sur lequel elle opère », expose Hélène Brunier, directrice projets stratégiques, marketing et communication de la SPL.

ISO 20121 : une amélioration continue des pratiques

Attardons-nous un instant sur les « déclarations d’intention » dont parle Hélène Brunier. Car là est le risque d’une telle démarche : se contenter d’effets d’annonce et d’un coup de peinture verte pour restaurer la crédibilité de projets qui ont essuyé des bad buzz. De récents grands événements sportifs sont tombés dans le panneau, motivant d’ailleurs l’Organisation internationale de normalisation (ISO) à lancer une mise à jour de la norme. Objectif : en sortir une version actualisée pour les jeux olympiques de Paris en 2024.

Initiée en janvier 2021, la démarche d’Occitanie Events montre qu’un acteur territorial peut largement rivaliser avec les grands événements mondiaux, et surtout, faire la démonstration d’une amélioration continue, concrète et sincère des pratiques, comme en a conclu l’audit de suivi mené fin 2022. Un audit mené en partie sur site dans le cadre de la manifestation Art’ Montpellier, la foire méditerranéenne des arts contemporains en novembre. « Nous avions la motivation, mais il nous fallait une démarche formalisée permettant de structurer nos actions et d’impliquer nos équipes ainsi que l’ensemble de nos parties prenantes, notamment les prestataires : standistes, traiteurs, entreprises de nettoyage, etc. », poursuit Hélène Brunier.Décloisonner, fédérer, pérenniser, telle est bien la philosophie de la norme ISO 20121.

Quinze enjeux identifiés

La SPL avance sur 15 enjeux au total, dont 4 prioritaires, avec un planning à cinq ans. Après avoir institué des mesures de tri et de réduction des déchets et du gaspillage alimentaire, la SPL s’est engagée sur un nouvel enjeu : celui de la biodiversité locale. Une étudiante de l’université de Montpellier a ainsi réalisé un inventaire de la faune et de la flore, recensant plus de 250 espèces. Ce document de référence permettra de mesurer en quoi de nouvelles mesures au sein des complexes ménagera la nature, par exemple un raccourcissement des plages horaires d’éclairage extérieur et un calendrier d’entretien des espaces verts plus respectueux de l’écosystème.

On le voit avec ce nouveau volet qui n’existait pas au départ, une démarche de certification doit se penser en amélioration continue. L’auditrice qui est intervenue chez nous a été force de propositions, en nous indiquant de nouvelles pistes d’amélioration à chaque audit de suivi. La démarche ne nous a apporté que du bénéfice », apprécie Hélène Brunier. De fait, la certification ISO 20121 permet de réduire les risques sur l’environnement mais aussi sur les personnes, de mieux allouer les ressources de l’entreprise et de répondre aux attentes du public, de plus en plus sensible aux enjeux du développement durable.