Chez Lactalis, la RSE a du corps

Anne-Claire Pouzelet, responsable RSE et communication du groupe Lactalis, labellisé Engagé RSE, explique les secrets de fabrication de sa politique RSE.
Anne-Claire Pouzelet, responsable RSE et communication du groupe Lactalis, labellisé Engagé RSE, explique les secrets de fabrication de sa politique RSE (crédit photo : Lactalis/DR).

Roquefort Société, Lou Pérac, Salakis, P’tit basque sont les fromages les plus connus que produit le groupe Lactalis, via sa division AOP & Terroirs. Anne-Claire Pouzelet, responsable RSE et communication, nous explique les secrets de fabrication de sa politique RSE.

Comment s’est construite votre politique de RSE ?

Anne Claire Pouzelet – Nous sommes dans une logique de filière sur chacun de nos terroirs, et la RSE fait naturellement partie de nos valeurs, du fait de notre ancienneté et des exigences qualité des cahiers des charges AOP (appellation d’origine protégée). L’enjeu était de structurer cette politique. La démarche de RSE s’est co-construite avec l’accompagnement d’un cabinet extérieur, et en collaboration avec nos parties prenantes internes et externes. Notre politique part du terrain et nous est spécifique. Un premier état des lieux de nos pratiques a été réalisé en 2020, suivi par la définition et priorisation de nos ambitions, en trois piliers. Cette politique est aussi alignée avec celle définie par le groupe Lactalis.

Quels sont ces trois piliers ?

Anne Claire Pouzelet – Ces trois piliers sont :

  • Les hommes et le territoire, autour des sujets de développement et qualité de vie au travail de nos collaborateurs, ainsi que les communautés locales ;
  • Les produits et les terroirs, autour de la promotion des savoir-faire traditionnel, de la qualité de nos recettes, de la recyclabilité des emballages, et la sensibilisation de nos consommateurs à la place des produits laitiers dans leur alimentation ;
  • La Terre et ses ressources, autour des questions environnementales, de la biodiversité, de l’économie circulaire, ou encore tous les sujets liés à l’amont laitier : le bien-être animal, la préservation de la nature.

Comment les déclinez-vous en actions concrètes ?

Anne Claire Pouzelet – Les femmes et les hommes perpétuent des savoir-faire fromagers et sont la priorité. Le recrutement est local, à proximité de nos fromageries, souvent en zone rurale. Des plans d’actions sur la qualité de vie au travail, le dialogue avec les organisations représentatives, la santé-sécurité au travail sont initiés chaque année pour favoriser le bien-être des salariés. Par exemple, un restaurant d’entreprise, une salle de sport dans le village, des transports collectifs sont proposés aux collaborateurs dans le village de Roquefort (Aveyron). Nous participons ainsi au dynamisme des territoires ruraux français à travers l’emploi agricole, industriel, et tout l’impact socio-économique local. Nous avons aussi une activité touristique notamment avec la visite de nos caves d’affinage de Roquefort AOP toute l’année, qui participe à cette attractivité.

Les femmes et les hommes perpétuent des savoir-faire fromagers et sont la priorité.

Anne-Claire Pouzelet, responsable RSE et communication de Lactalis AOP & Terroirs

Chaque année nous produisons 50 000 tonnes de fromages, et nos parties prenantes comme nos clients ou consommateurs s’intéressent de plus en plus à leurs modes de production et à leurs impacts. Nous accentuons notre communication sur l’origine locale du lait, le pâturage des brebis, et la qualité de nos recettes simples. Nous travaillons aussi à la recyclabilité de nos emballages. Pour le sujet environnemental, nous poursuivons le déploiement progressif de la certification ISO 14001 sur nos différentes fromageries. Et nous continuons à travailler avec nos éleveurs à une démarche de bien-être animal.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans cet exercice ?

Anne Claire Pouzelet – Des difficultés humaines et financières. Certains de nos salariés travaillent chez nous depuis trente ans ; changer leurs habitudes n’est pas chose aisée. Cela demande beaucoup de sensibilisation. Sur le plan financier, les exigences environnementales impliquent souvent des coûts plus élevés. C’est le cas des emballages écologiques ou des énergies vertes. Le retour sur investissement est difficile à percevoir car nous ne pouvons pas en reporter le coût sur nos consommateurs et le moins possible sur nos producteurs. Cela demande beaucoup d’inventivité et un pilotage assidu, à l’aide d’indicateurs et de tableaux de bord.

Est-ce pour cela que vous avez demandé le label Engagé RSE ?

Anne Claire Pouzelet – Oui. L’évaluation réalisée est un bon outil pour identifier nos points forts et les enjeux à renforcer. Notre niveau « confirmé » a conforté notre engagement et nous permet de savoir que nous avons des bases solides pour pouvoir mieux construire le futur de notre politique RSE.