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En obtenant plus de 701 points à sa première labellisation Engagé RSE, Frayssinet confirme et élargit sa mission de nourrir et stimuler les sols et les plantes naturellement. Ce niveau de maturité situe le groupe familial parmi les organisations dont la démarche de responsabilité sociétale est la plus performante selon de modèle d’évaluation AFAQ 26000. Revue de détail avec les 3 membres du comité de pilotage RSE de Frayssinet.
De par son histoire et ses choix industriels, Frayssinet véhicule depuis longtemps l’image d’une entreprise sensible au développement durable et à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Quel intérêt alors de vous faire labelliser ?
Emmanuel Rouy : En tant qu’industriel, produire propre et garantir la sécurité du consommateur sont prioritaires. Le label Engagé RSE donne une place importante à ces critères dans son évaluation. Il n’y a jamais eu de produits à risque dans aucun de nos fertilisants. En 1994, nous avions déjà édité une charte appelée “Qualité Pro” avec laquelle nous revendiquions déjà 0% de boues urbaines (NDLR : issues des stations d’épuration) dans l’ensemble de nos gammes de produits.
Matthieu Grebot : La conception, la production et la vente responsables sont dans l’ADN de Frayssinet depuis toujours. Depuis 1870, l’entreprise produit et commercialise des fertilisants naturels pour l’agriculture, et depuis 1995 pour les espaces verts. En 2007, nous avons créé la démarche agro-responsable « Authentis », un label contractualisé avec des acteurs engagés dans le développement durable, qui atteste d’une fertilisation organique naturelle respectueuse de l’environnement et du consommateur. En 2013, nous avons communiqué sur notre démarche « VIAE ETHICAE (NDLR : les voies de l’éthique), « La Responsabilité selon FRAYSSINET » qui formalise notre engagement basé sur la norme internationale ISO 26000. Nous avons formé un comité de pilotage et nous nous sommes faits accompagner par 2 experts en RSE qui sont intervenus dans l’entreprise 40 jours. Dès le début nous nous sommes donné les moyens, humains et financiers pour intégrer le référentiel ISO 26000 au cœur de notre stratégie : formation de tout le personnel à la RSE, accompagnement spécifique des pilotes de processus, embauche d’un contrat de professionnalisation pendant 1 an, etc.
Mais c’est une chose de s’autoproclamer entreprise éthique et éco-responsable, cela en est une autre d’être évalué par un organisme tierce partie indépendant comme AFNOR Certification.
Martine Dufailly : Nous nous sommes donc tournés vers l’évaluation Engagé RSE, qui s’est avérée tout particulièrement structurante. Très vite nous avons identifié notre sphère d’influence et priorisé nos parties prenantes pour les intégrer dans notre business model. Elles sont aujourd’hui au cœur de nos dialogues quotidiens. Notre plan stratégique d’entreprise à 2018 couvre les 7 questions centrales et les 42 domaines d’action de l’ISO 26000. Nous sommes parvenus à concilier efficacité économique, sociale et environnementale, autour des 4 valeurs vertueuses que nous prônons « Durable, exigeant, innovant et humaniste ».
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées pour réussir votre évaluation ?
MGG : Nous n’avons pas rencontré de difficultés insurmontables. La force du modèle d’évaluation a été de nous conduire à mesurer nos actions et à mettre en place des indicateurs pertinents dans tous les domaines spécifiques à nos métiers. Mais ce n’est pas une difficulté, c’est simplement un travail à mener, qui, s’il est bien fait, permet d’identifier des pistes d’amélioration petit à petit. J’ai été détaché pendant cette période pour mener à bien la mission et tous les salariés, chacun depuis leur poste, ont participé à cette réussite.
Auriez-vous quelques bonnes pratiques à partager ?
ER : Nous avons érigé en business model une véritable économie circulaire : les sous-produits de l’agriculture et de l’agroalimentaire retournent au sol avec une valeur ajoutée agronomique et une garantie d’innocuité. Nous contribuons en ce sens à la lutte contre le réchauffement climatique et à la lutte contre la pollution des sols, en tant que recycleur valorisateur de matières organiques favorisant la séquestration du carbone dans le sol.
MG : L’autre bonne pratique dont nous sommes fiers repose sur notre ancrage territorial. Nous sommes installés sur un territoire enclavé qui a beaucoup souffert des crises économiques à répétition. Nous y apportons une vitalité et une énergie appréciées en favorisant l’emploi local et les fournisseurs les plus proches. Nous nous impliquons aussi en soutenant les entreprises locales en difficulté.
MD : Sur le plan sociétal, nous sommes ravis d’annoncer que 69% de nos salariés habitent à moins de 30 kms de l’entreprise. En interne, la démarche de RSE est maintenant vécue comme une évidence. C’est l’ensemble du personnel qui s’est accaparé ses principes au point de jouer collectif comme une véritable équipe de rugby. Il y a un peu de cette ambiance sportive chez nous.
Comment la RSE peut-elle être un levier de performance ?
MG : La réponse est toute trouvée puisque la décision de nous engager au travers du label a été soutenue dès le début par notre directeur commercial, Lionnel Faber. Elle assoit notre réputation d’entreprise éthique et favorable à la préservation de l’écosystème et nous aide à développer de nouveaux marchés porteurs. En termes de marketing, je peux vous assurer que ce n’est pas neutre. Par exemple, les collectivités, pour leurs espaces verts, sont demandeuses de solutions respectueuses de l’environnement comme celles que nous proposons. Avec le plan Ecophyto II qui vient d’être publié le 26 octobre, elles devront réduire de 50% l’utilisation de produits phytosanitaires d’ici 10 ans. Pour l’agriculture, c’est pareil, la pression sociétale sur les produits phytosanitaires augmente chaque année. Pour des fournisseurs qui impactent directement l’environnement et la santé des citoyens consommateurs, la RSE sera un levier de performance indéniable dans les années à venir.
ER : Nous sommes vraiment une entreprise qui apporte des solutions responsables. La chaine de valeur dans laquelle nous nous inscrivons l’apprécie forcément. Le distributeur, l’utilisateur de nos produits et le consommateur veulent être rassurés. Avec notre label Engagé RSE, nous pouvons incontestablement nous démarquer et nous engager dans la conquête de nouveaux marchés.
Vous êtes aussi certifié AFAQ ISO 9001. Est-ce que la certification du management de la qualité vous a été utile ?
ER: La connaissance et la maîtrise de nos processus, grâce à la cartographie mise en place selon l’ISO 9001 depuis 10 ans, nous a aidés pour intégrer les lignes directrices de l’ISO 26000. C’est incontestable. Mais chez Frayssinet les 2 référentiels ont une vocation différente. L’ISO 9001 a une vocation plus interne, avec une forte finalité économique notamment par la maîtrise des coûts. L’ISO 26000 correspond davantage à notre ouverture sur l’extérieur. C’est la prise en compte des attentes de toutes les parties prenantes présentant un jeu RSE. Mais maintenant avec l’arrivée de la version 2015 de l’ISO 9001, les lignes vont certainement bouger, nous en débattons actuellement.
Aviez-vous pensé atteindre un niveau aussi important dès votre première évaluation RSE ?
MG : Nous avons beaucoup travaillé pendant 2 ans. Nous nous sommes donné les moyens de franchir la barre des 701 points pour atteindre le meilleur niveau possible dès la première évaluation. Mais il ne faut pas se voiler la face : sans l’historique de l’entreprise Frayssinet qui, depuis 145 ans, s’applique à offrir des produits de qualité respectueux de l’environnement et des hommes, nous n’aurions jamais aussi bien réussi.
MD : Notre gouvernance actuelle a été de suite très impliquée, nos directeurs sont deux acteurs obsédés par la qualité et la performance, (ils se définissent eux-mêmes ainsi). Ce n’est pas par hasard si nous avons pu mener à terme notre projet ISO 26000 et atteindre ce niveau.
Attendez-vous des changements du fait de votre évaluation ?
MG : Nous sommes sur un marché de niche, celui de la nutrition et de la stimulation naturelle des sols et des plantes. Depuis notre évaluation, nous ne sommes plus seulement la locomotive de ce marché, elle nous légitime dans tous les domaines, écologique, économique et social. Nous allons être observés et comparés mais désormais nous avons une sacrée longueur d’avance dans notre métier.
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Pour aider les organisations à évaluer la pertinence et le niveau de maturité de leurs pratiques selon l’ISO 26000, AFNOR Certification propose le label Engagé RSE. Sur le plan concret, l’évaluation et son suivi, qui a lieu 18 mois après, se déroulent dans les locaux de l’entreprise. Le but est d’analyser ses activités et pratiques par la conduite d’entretiens et de revue d’indicateurs. Ainsi, l’entreprise obtient une note sur 1000, correspondant à l’un des 4 niveaux de maturité du modèle d’évaluation : initial, en progression, confirmé ou exemplaire.
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