Enseigne de distribution en gros pour restaurateurs et professionnels indépendants, Metro France a rejoint la communauté des entreprises labellisées Engagé RSE en passant du niveau « confirmé » en 2018 à « exemplaire » fin 2021. Ludovic Maitrias, responsable du programme développement durable, raconte l’histoire.
Comment avez-vous amorcé votre politique de RSE ?
Ludovic Maitrias – Nous avions déjà travaillé sur différentes actions : le gaspillage alimentaire des 1995, la maîtrise d’énergie, le traitement des déchets. La norme volontaire ISO 26000 nous a permis d’analyser nos forces et nos faiblesses (selon la matrice Plan, Do Check, Act) et de poser un cadre. Nous avons choisi de structurer nos actions en cinq dimensions : l’offre responsable (choix des produits, des critères), le gaspillage alimentaire, la gestion des énergies, l’impact carbone (nous sommes un gros producteur de froid) et la gestion des déchets, en particulier des emballages. Notre taux de recyclage des déchets d’entrepôt est de 64,2 %.
Qu’est-ce que vous appelez la RSE 2.0 ?
Ludovic Maitrias – C’est la RSE telle qu’on l’applique sur le terrain depuis 2016, en cohérence avec nos autres démarches qualité. Nous avons créé une équipe RSE, des groupes de travail dans chaque entrepôt qui se réunissent tous les trimestres. Objectifs, moyens et réalisations sont passés au crible, afin de faire évoluer les feuilles de route. Nous nous appuyons sur d’autres signes de reconnaissance pour maîtriser la qualité de service (Top employeur, label Egalité et diversité, ISO 50001 pour l’énergie, ISO 22000 pour la sécurité alimentaire). Et surtout, nous mettons à la disposition de nos clients notre connaissance de la RSE, nos ressources, nos idées pour les aider à moins gaspiller et mieux consommer.
« Nous avons choisi de structurer nos actions de RSE en cinq dimensions : l’offre responsable, le gaspillage alimentaire, la gestion des énergies, l’impact carbone et la gestion des déchets.«
Ludovic Maitrias, Metro France
En quoi consiste votre programme « Mon restaurant passe au durable » ?
Ludovic Maitrias – Pour nos clients restaurateurs, il est difficile d’anticiper la réglementation. Nous les accompagnons pour faire évoluer la carte de leur restaurant, proposer à leurs propres clients des produits de saison avec un impact carbone réduit, plus respectueux des espèces. Nous avons développé neuf fiches pratiques aidant, entres autres, à faire des économies d’énergie, à moins gaspiller (achats trop importants, retours d’assiettes semi-pleines, surpréparation en cuisine, etc.). Nous avons aussi développé une application qui propose des paniers équilibrés à nos restaurateurs, avec un panier-surprise 70 % moins cher.
Vous parlez beaucoup de ce que vous faites pour vos clients. Mais que faites-vous pour vos salariés ?
Ludovic Maitrias – Au sein du volet RH et bien-être au travail, nous nous sommes mobilisés sur le thème de l’inclusion et sur celui du handicap. Sur ce point, notez que notre taux de travailleurs en situation de handicap est à 7 %, un point de plus que le minimum réglementaire et presque deux fois la moyenne nationale dans notre secteur. Nous accompagnons nos collaborateurs dans leur parcours professionnel, avec bilans et formations en ligne. Nous avons créé le concours Odyssée, qui vise à récompenser les entrepôts ayant pris les meilleures initiatives, avec à la clé un voyage chez un fournisseur. Sans oublier les incitations à devenir ambassadeur Métro, de ses produits et de ses valeurs.
Justement, vos entrepôts sont-ils maîtres de leur politique sociétale ?
Ludovic Maitrias – Oui, nous laissons chaque magasin décider de sa politique sociétale, pour peu qu’elle repose sur trois piliers : l’ancrage territorial, les partenariats avec des producteurs locaux et des liens plus forts avec les acteurs institutionnels. En 2019, nous avons créé une fondation qui soutient des projets liés à l’inclusion et à l’accès à l’alimentation pour les migrants ou les plus démunis. Nous faisons des dons alimentaires aux associations. Nous offrons une journée à tous nos salariés pour s’impliquer dans une association. Cuisine solidaire, intégration des femmes dans le monde la restauration… Cela représente le temps plein de 40 personnes sur un an !
En quoi la labellisation Engagé RSE vous a-t-elle aidé à structurer votre démarche et à améliorer votre performance ?
Ludovic Maitrias – Nous avions déjà fait des audits avec d’autres organismes certificateurs et nous avons choisi le label Engagé RSE pour son exigence. Nous avons beaucoup apprécié la démarche « Plan Do Check Act ». On part d’une ambition, une feuille de route à mettre en œuvre et des résultats. La méthode de notation permet d’évaluer avec beaucoup d’exigences. Cela exige de la maturité et nous a permis de passer un cran.