Les Pyrénées tout schuss avec l’ISO 50001

© Marytog/Adobe Stock

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Trois stations de sports d’hiver des Pyrénées ont décroché en 2016 leur certification AFAQ ISO 50001. De quoi valoriser leurs efforts d’efficacité énergétique dans un secteur très gourmand en carburant et électricité.

Adeptes du planter de bâton responsable ? En piste pour les Pyrénées ! Fraîchement certifiées AFAQ ISO 50001, les stations de Peyragudes, Grand-Tourmalet et Gourette – La Pierre Saint-Martin ont multiplié les actions pour réduire leur consommation d’énergie et, par ricochet, leur facture. « Nous avons initié cette démarche dès 2012, en commandant un diagnostic énergétique dans six stations de notre groupement N’Py (Nouvelles Pyrénées), raconte Patrice Lacosta, responsable QSE de Peyragudes. Nous voulions connaître précisément nos consommations et les leviers pour réaliser des économies. »

Première surprise : contrairement aux attentes, le poste damage se révèle, de loin, le plus énergivore. Une seule dameuse consomme 25 à 35 litres de gasoil par heure ! « Nous savions que le damage pesait lourd, mais pas à ce point », commente Patrice Lacosta. Suivent ensuite les consommations liées à la neige de culture puis aux remontées mécaniques. À la marge, les bâtiments arrivent en quatrième position.

Nouveaux critères

Avant de s’engager dans la démarche de certification, les trois stations pyrénéennes ont commencé par adopter de nouveaux critères de mesure. « S’agissant des dameuses, la référence devient le nombre de litres consommés par hectare damé. Un calcul plus pertinent qu’une consommation horaire car il implique une réflexion autour des trajets pour éviter de passer deux fois au même endroit », détaille Stéphane Ranzoni, auditeur ISO 50001 pour AFNOR Certification.

De la même manière, le nombre de kilowattheures par mètre cube d’eau pulvérisée par les canons à neige et le nombre de kilowattheures par passager de télésiège font désormais foi. « À partir de là, nous avons lancé une réflexion impliquant les techniciens directement concernés, précise Patrice Lacosta. Le point de vue du terrain nous semblait essentiel pour déterminer les bonnes mesures à prendre. »

Damer le pion au gaspillage

Premier chantier, donc : le damage. Tous les véhicules ont été équipés de GPS ultra-précis pour optimiser leurs passages nocturnes sur les pistes. Fini le damage de l’ensemble du domaine skiable tous les jours : si la météo, la fréquentation et l’état de la neige ne le nécessitent pas, les machines restent au garage. Les dameuses utilisent également un système de mesure laser de l’épaisseur de neige. « Cela permet de savoir exactement quelles zones en manquent et de recourir à la neige de culture uniquement dans les secteurs déficitaires. Nous en avons ainsi réduit de 15 % la production », apprécie Patrice Lacosta.

Ces mêmes canons à neige (appelés enneigeurs) sont désormais alimentés par des pompes à débit variable, et non plus fixe, pour s’ajuster au mieux à la demande. Quant à l’eau, elle est puisée en priorité dans les sources proches, pour réduire la consommation énergétique nécessaire à son acheminement. Côté remontées mécaniques, des chauffages maintiennent en température les moteurs et les autres organes soumis au froid hivernal. Et la vitesse des télésièges est adaptée à la fréquentation. Même en heure de pointe, une légère décélération imperceptible pour les skieurs réduit sensiblement la consommation.

Retombées immédiates

Résultat de ces mesures : une consommation en baisse de 2 à 8 % par an. « Avec des coûts très limités, nous réalisons des économies substantielles, se satisfait Patrice Lacosta. C’est loin d’être négligeable pour une société d’économie mixte. Cet argent est immédiatement réinvesti dans nos équipements au service du client. À Peyragudes, nous allons ainsi financer un snowpark pour débutants. » D’autres économies importantes pourraient être générées lors du remplacement des dameuses et des remontées mécaniques, des investissements conséquents qui se réfléchissent sur plusieurs années. « Les constructeurs de ces appareils s’emparent de la problématique et proposent des produits moins énergivores, équipés par exemple de moteurs hybrides » souligne Stéphane Ranzoni.

Les stations certifiées passent désormais tous les ans un audit intermédiaire. Mais que se passe-t-il lors d’un hiver avec un faible enneigement ? « Ce que nous valorisons, ce sont les efforts, pas la valeur absolue de consommation, insiste Stéphane Ranzoni. S’il y a peu de neige, les stations devront faire davantage marcher les enneigeurs et donc consommer davantage d’énergie, mais c’est essentiel à leur survie économique. L’audit tient compte de ces facteurs extérieurs ». « Nous dressons un bilan extrêmement positif, conclut Patrice Lacosta. Nous avons redynamisé les équipes et obtenu des résultats qui se répercutent sur la satisfaction client, avec à termes des gains de parts de marché. Notre objectif ? Poursuivre sur cette pente sans déraper ! »

 

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