A la SNIE, la RSE, c’est du béton

Joël Chêne, codirigeant de la SNIE, entreprise d'électricité labellisée Engagé RSE (crédit photo : DR)

Joël Chêne, codirigeant de la SNIE, nous explique comment cette entreprise familiale d’électricité de 540 personnes a mis en place une politique de RSE axée sur la qualité, la prévention des risques et le bien-être de ses salariés. Politique qui lui a valu le label Engagé RSE d’AFNOR Certification.

Quels étaient les éléments forts déjà en place dans votre entreprise pour asseoir votre politique de RSE ?

Joël Chêne – Une direction engagée qui porte des valeurs fortes et l’envie de s’améliorer. Des liens importants tissés, depuis 1966, avec des clients historiques que nous considérons plus comme des partenaires et une certification ISO 9001 depuis plus de vingt ans qui nous a appris à nous évaluer et à progresser.

Vous dites : « de la qualité à la RSE, il n’y a qu’un pas ». Pourquoi ?

Joël Chêne – Une démarche qualité est un très bon terreau pour faire germer une démarche RSE. Le mode de pensée est le même et les logiciels qui gèrent notre système de qualité peuvent aussi s’appliquer à la RSE. Il suffit d’y incorporer les bons critères. Par exemple, au service des achats, nous avons ajouté les critères propres aux achats responsables.

Que vous a apporté le label Engagé RSE et la méthodologie d’AFNOR Certification ?

Joël Chêne – Nous avons retenu l’organisme certificateur qui nous paraissait le plus sérieux et qui avait, dans son réseau de clients labellisés, des entreprises qui ressemblaient à la nôtre. AFNOR Certification était tout désignée pour nous accompagner. L’évaluateur nous a donné des repères, des conseils. Nous avons pu travailler notre plan d’actions, nos indicateurs, et avancer pour être plus performants. Nous nous efforçons de décliner la RSE en partant de notre gouvernance et en allant jusqu’aux personnes les plus éloignées sur nos chantiers.

Une démarche qualité est un très bon terreau pour faire germer une démarche RSE. Le mode de pensée est le même et les logiciels qui gèrent notre système de qualité peuvent aussi s’appliquer à la RSE.

Joël Chêne, SNIE

Comment vous y prenez-vous pour diffuser cet esprit RSE auprès de vos salariés ?

Joël Chêne – La pandémie de covid-19 nous a appris à communiquer différemment, mais nous en parlons quotidiennement dans nos communications. Nous intégrons toujours de la RSE dans le discours de la direction. Nous avons réalisé un guide environnemental qui comprend des consignes élémentaires. Nous allons sur le terrain vérifier les matériaux et observer comment nos équipes travaillent. Nous organisons des évènements rassembleurs, par exemple lors du renouvellement de notre outillage, tous les trois ans. Outillage que nous louons, dans l’esprit de l’économie de la fonctionnalité.

Détaillez-nous ces événements…

Joël Chêne – Nous montons des stands présentant les bonnes pratiques sur les chantiers et les outils que nous utilisons. Nous y proposons de courtes « séquences sécurité » qui mettent l’accent sur la sécurité et l’impact environnemental de ces outils : poussières, dégagement d’étincelles, etc. Nous montons des ateliers qui permettent à nos électriciens de poser toutes les questions qu’ils souhaitent ou de soumettre des idées pour améliorer les chantiers. Pendant ce temps, ils laissent leur véhicule professionnel à un partenaire qui effectue un contrôle technique ou change les pneus.

Quels partenariats avez-vous mis en place ?

Joël Chêne – Avec le fournisseur Hilti, nous travaillons sur les mâchoires pour découper la ferraille. Nous sélectionnons 60 monteurs pour tester, avec des ergonomes et l’OPPBTP, des exosquelettes pour limiter la pénibilité des travaux en hauteur. Avec notre service informatique, nous avons développé une application qui permet à nos monteurs de commander le matériel depuis leur smartphone. Nous avons monté un comité de pilotage, en partenariat avec la médecine du travail, pour sensibiliser aux addictions (alcool, tabac, jeux, travail). Avec le groupe Ugecam, nous accueillons des stagiaires accidentés de la vie pour leur offrir un tremplin professionnel. Nous nous impliquons pour que nos métiers soient plus attractifs en nous rendant dans des centres de formation, les fédérations professionnelles, les écoles. Objectif : changer le regard des parents et des professeurs qui pensent souvent que travailler dans le bâtiment, c’est réservé aux élèves en échec ! Enfin, nous comptons trois entreprises labellisées Engagé RSE dans notre ville, avec lesquelles nous collaborons pour organiser des opérations de nettoyage, des marches inter-entreprises et autres actions collectives.

Comment se décline votre politique de bien-être au travail ?

Joël Chêne – En Seine-et-Marne, notre entreprise est implantée sur un grand terrain comptant des prairies fleuries pour nourrir les abeilles. On y trouve aussi des ruches, des moutons, des poules pondeuses ou encore un jardin potager partagé. Des agrès, des VTT et des vélos électriques sont à disposition, ainsi qu’un terrain de pétanque, une salle de squash, de musculation, de ping-pong, un baby-foot et un billard. Un cadre propice à la détente ! En termes de développement des compétences, nous avons créé notre propre école de formation qui dispense jusqu’à 15 jours d’apprentissage à nos salariés. Deux de nos formateurs se déplacent régulièrement pour rappeler les bons gestes et les savoir-faire essentiels. Nous avons nommé des « grands frères » parmi nos managers pour accompagner nos stagiaires issus de l’insertion. C’est ainsi que nous avons embauché un reprographe autiste. Enfin, nous anticipons l’usure physique de nos électriciens pour les repositionner sur d’autres postes. Ainsi, un monteur peut être un très bon acheteur car il connaît très bien le matériel.