PMI française spécialisée depuis 1880 dans les emballages en bois fabriqués à partir de ressources locales, la société Adam a déployé une démarche de responsabilité sociétale basée sur l’ISO 26000 et couronnée par le label Engagé RSE. Jean-Charles Rinn, son P-DG, raconte l’histoire.
Pourquoi miser sur une norme volontaire internationale pour vous engager en RSE ?
Jean-Charles Rinn : Le questionnement de la responsabilité d’Adam remonte à une dizaine d’années, avant même de connaître la norme ISO 26000 (publiée en 2010, ndlr). La norme nous a permis de mettre en pratique notre engagement. C’est une bonne trame de questionnement, au plan stratégique. Elle nous conduit à être le plus exhaustif possible dans l’analyse de nos enjeux de RSE. Nous avons décidé d’aller plus loin en nous faisant évaluer, avec un label, basé justement sur l’ISO 26000 puisqu’elle fait consensus au niveau international. Le label Engagé RSE est, pour nous, une méthodologie structurante : il nous aide à intégrer la RSE dans notre système de management ou de pilotage. C’est de l’opérationnel et une manière de faire reconnaître notre niveau de maturité en RSE auprès de nos parties prenantes extérieures, notamment nos clients. Nous invitons d’ailleurs nos parties prenantes, dont nos clients, à se faire elles-mêmes évaluer selon ce même référentiel. C’est une manière de sortir du « déclaratif » qui fait souvent office d’engagement, mais qui peut n’être qu’une jolie couverture et finalement seulement du greenwashing.
Quels sont les bénéfices visibles pour votre entreprise et votre territoire ?
Jean-Charles Rinn : L’entreprise a clairement renforcé sa pérennité et a ainsi pu, chose assez rare dans le secteur traditionnel manufacturier, construire une nouvelle usine et accroître ses effectifs de moitié en dix ans en doublant son chiffre d’affaires. L’impact positif sur le territoire se mesure par l’investissement réalisé (6 millions d’euros dans notre cas), la création d’emplois et le questionnement autour du sens donné à une activité économique. Nous privilégions par exemple un approvisionnement local en matières premières forestières, en contractualisant avec certaines entreprises de notre territoire aquitain. Se crée ainsi autour de la RSE une dynamique positive qui renforce à la fois l’attractivité de l’entreprise (salariés, clients, fournisseurs) et également celle du territoire.
Quel exemple donneriez-vous pour illustrer la mise en place de l’ISO 26000 dans votre entreprise ?
Jean-Charles Rinn : Un exemple de pratique constitutive de notre responsabilité sociétale est le partage de la gouvernance. Chez Adam, les décisions du quotidien sont prises de manière collective. Les décisions plus globales, d’organisation générale ou de stratégie, qui vont impacter l’ensemble des salariés, sont prises en consultant l’ensemble de l’entreprise. Nous avons suivi cette approche pour redéfinir le mode de rémunération variable. Sur la base de l’idée que le profit est rendu possible par une performance collective, un vote à conduit à abandonner les primes individuelles pour passer à un système de prime collective basée sur le résultat. Cette prime peut être accompagnée de primes individuelles exceptionnelles, attribuées par un comité des primes constitué de salariés. Aujourd’hui, environ un tiers du résultat courant de l’entreprise avant impôt est redistribué par le biais de la participation et de l’intéressement. Le reste est réinjecté pour le maintien de l’outil de production et le bon fonctionnement de la société (développement des compétences, consolidation de trésorerie, investissements machines ou équipements, projets à visée RSE). Chaque salarié reçoit la même rétribution, cadre comme opérateur, ancien comme nouveau. Voté à plus des deux tiers, ce mode de redistribution, validé en 2017, a pu être testé sur l’exercice 2018-2019.
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