Début juillet 2018, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a présenté son plan pour préserver la biodiversité. Son ambition : inciter les entreprises à agir en leur demandant de mesurer leur empreinte biodiversité. AFNOR Certification a une solution accessible à tous.
Après les dinosaures, la Terre se dirige-t-elle vers une nouvelle extinction de masse ? Année après année, les scientifiques s’alarment. Récifs coralliens en péril, espèces menacées, diminution du nombre d’oiseaux et de poissons, chute de 80 % de la population d’insectes en Europe depuis 1990… Tous les voyants de la biodiversité sont au rouge !
En juillet 2018, Nicolas Hulot a décidé de passer à l’action. Le ministre de la Transition écologique et solidaire a présenté un vaste plan pour préserver la biodiversité, restaurer la nature et bâtir une économie propre. Les ambitions de ce plan interministériel vont au-delà des frontières françaises. Dans la lignée de l’accord de Paris sur le climat, le gouvernement compte faire adopter une feuille de route européenne et internationale.
Création de nouveaux parcs naturels, lutte contre la propagation des déchets plastiques (au moyen de mesures comme l’interdiction des pailles), limitation de l’étalement urbain, aides financières aux agriculteurs pour planter des haies ou préserver les zones humides… Les mesures sont nombreuses et les entreprises invitées à mettre la main à la pâte. « J’aimerais qu’en 2020, toutes les grandes entreprises aient développé des outils d’analyse économique pour mesurer leur empreinte biodiversité », souhaite Nicolas Hulot.
Une certification Biodiversité pour réduire son empreinte durablement
Pour atteindre les objectifs fixés par le ministère de la transition écologique et solidaire, AFNOR Certification propose un référentiel Biodiversité. Son objectif ? Valoriser les entreprises ayant mis en place un système permettant la réduction durable de leur empreinte biodiversité.
Pour ce faire, AFNOR Certification missionne un auditeur pour analyser la conformité de l’entreprise au regard de 50 critères répartis en quatre grands items :
- Enjeux et analyse : identification des activités et processus impactés par la protection de la biodiversité, analyse de la dépendance vis-à-vis des services écosystémiques ou de la biodiversité, évaluation de la politique d’achat, identification des attentes des parties intéressées.
- Vision et stratégie : la propension de l’entreprise à prendre en compte la biodiversité dans sa chaine de valeur : manière de produire, d’élaborer ses process sans oublier sa supply chain (gestion de sa chaine logistique), etc.
- Plan d’action : déploiement d’un plan d’action en cohérence avec les enjeux et la stratégie, sensibilisation et formation des équipes ; préservation de la biodiversité sur les lieux d’implantation.
- Surveillance et performance : évaluation de la prise en compte des indicateurs pertinents pour la mesure de l’empreinte biodiversité et s’appuyant sur des indicateurs reconnus (Global Biodiversity Score (GBS), ODD (Objectifs de Développement Durable), GRI G4, Objectifs d’Aichi, Stratégie Nationale de la Biodiversité (SNB)).
Une démarche accessible à tous
L’entreprise dispose d’un état des lieux pour progresser et peut, si ils réussissent l’audit, communiquer sur leur engagement reconnu par tiers en faveur de la biodiversité. « Comptez en moyenne deux à trois jours soit le temps d’auto-évaluation par l’entreprise et un temps d’audit.», précise Merylle Aubrun, ingénieure développement du groupe AFNOR. Tous les secteurs d’activité sont couverts et peuvent prétendre à la certification. Le modèle aborde le sujet dans sa globalité et s’adapte à tous les secteurs d’activités. L’audit peut d’ailleurs parfaitement se réaliser parallèlement à une certification ISO 14001.
« Cette certification basée sur des indicateurs concrets et reconnus répond à la volonté du ministre : mesurer l’empreinte biodiversité des entreprises et les résultats de leurs actions pour la limiter. En ce sens, AFAQ Biodiversité pourrait s’imposer comme un outil de référence », souligne Merylle Aubrun.
Quoi qu’il en soit, le mouvement est lancé : 65 grands groupes viennent de s’engager à intégrer la biodiversité dans leur stratégie et Veolia devrait lancer dès 2019 un diagnostic de ses sites les plus sensibles.