Sécurité alimentaire : l’enjeu essentiel de la culture des équipes

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Suite à appel à participation de l’Initiative Mondiale pour la Sécurité des Aliments (GFSI), AFNOR Certification a co-élaboré un document sur la culture en matière de qualité et de sécurité des aliments. Seul organisme de certification engagé, elle a défendu son point de vue et formulé de nouvelles recommandations.

Rappels de lots contaminés, intoxications diverses… Malgré la réglementation drastique et les investissements réalisés par les entreprises en matière de sécurité des aliments, le secteur reste régulièrement secoué par des incidents. Pour y remédier, la GFSI (Global Food Security Initiative, une instance internationale qui rassemble les principaux groupes industriels et distributeurs internationaux) s’est pliée à un exercice subtil : analyser l’impact des systèmes de management de la sécurité des aliments, dans le cadre d’une démarche initiée en 2015.

Principal enseignement : la majorité des incidents serait liée à des comportements inappropriés du personnel, qui ne respecterait pas les bonnes pratiques. « Il y a la partie émergée de l’iceberg, avec toutes les mesures qu’ont prises les entreprises pour sensibiliser leurs équipes, et la partie immergée, avec les aspects culturels qui influent sur les comportements », détaille Laurent Camberou, chef de produit innovation et développement pour AFNOR Certification. En clair, des valeurs induites, des expériences passées ou des références différentes conduiraient à des écarts avec les règles de fabrication et d’hygiène. « Pour y remédier, il faut développer la culture de la sécurité et de la qualité des aliments », revendique Laurent Camberou.

35 experts et 5 axes de réflexion

Pour travailler sur cette question, le GFSI a monté un collège de 35 experts d’origines diverses : industriels, distributeurs, référents scientifiques,… AFNOR Certification est le seul représentant des certificateurs. Pendant dix-huit mois, cinq axes de travail ont été explorés pour dégager des lignes directrices, présentées début juillet 2018 :

  • Vision et mission : à la manœuvre, la direction de l’entreprise elle-même ; en jeu : devoir d’exemplarité et capacité à anticiper ;
  • Personnel : il s’agit d’identifier les leviers à activer pour agir sur les comportements individuels, la responsabilisation des employés, la diffusion des bonnes pratiques… ;
  • Cohérence : pour s’assurer que les moyens déployés correspondent aux objectifs, et élaborés des indicateurs de progression ;
  • Adaptabilité : dans la mesure où les questions liées à la sécurité évoluent sans cesse, de nouveaux risques peuvent survenir en permanence ; l’entreprise et le management doivent donc être en mesure de s’adapter ;
  • Sensibilisation aux risques et aux dangers : il s’agit d’impliquer tout le personnel, d’assurer une veille mais aussi de garantir l’homogénéité des pratiques dans toute la structure.

Harmoniser les pratiques

En siégeant au sein du sous-groupe de travail « Cohérence », AFNOR Certification s’attache à défendre un point essentiel. « Les échanges avec nos auditeurs ont mis en avant de fortes disparités entre entreprises détenant pourtant la même certification. Même si le référentiel est respecté, il apparaît que toutes les structures ne mettent pas en place des stratégies de long terme pour améliorer la sécurité des aliments. La mise au point de « grilles de maturité » pour chacun des piliers va permettre de mieux distinguer les bonnes pratiques, positionner l’entreprise et ainsi rendre l’audit plus pertinent et la certification plus exigeante. Il ne suffira plus d’avoir réalisé son plan de formation à 100 % ; il faudra aussi prouver que les opérateurs disposent des bonnes compétences et des bons réflexes pour réagir », explique Laurent Camberou.

 Dès 2019, le référentiel BRC (British Retail Consortium) intègrera ces éléments dans ces exigences de certification. Et d’autres devraient suivre, comme IFS et FSSC.

AFNOR et la sécurité alimentaire

L’implication dans la démarche menée par le GFSI prolonge l’engagement d’AFNOR Certification en matière de sécurité des produits alimentaires. Du producteur au consommateur, toute la chaîne est couverte par des solutions adaptées qui viennent couronner les bonnes pratiques des professionnels. Dernier exemple en date : la publication de la version révisée de la norme volontaire internationale ISO 22000, avec des exigences renforcées en matière de management pour aider les entreprises à garantir des aliments sains et sûrs.

 

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Consulter le résumé du guide du GFSI «  A culture of food safety »