Akanjo est la première entreprise de Madagascar à obtenir le label Engagé RSE niveau « confirmé ». Ce fabricant de textile de luxe met ainsi en valeur ses efforts en faveur du développement durable. Acipenser, sa filiale productrice de caviar, décroche dans le même temps sa certification ISO 14001.
Implantée à Tananarive, la capitale malgache, Akanjo vient de fêter ses vingt ans d’existence. L’entreprise confectionne des produits pour le prêt-à-porter de luxe et la haute couture. Ses 1 300 salariés sont formés à une large palette de savoir-faire et aux finitions les plus raffinées. Ils ont intégré les exigences des créateurs de vêtements de luxe, en termes de qualité, de savoir-faire et de délais. Mais aussi le souci d’œuvrer dans un esprit de développement durable, et de l’afficher. Cette volonté a conduit Akanjo à solliciter AFNOR Certification pour se faire évaluer sur les bases de l’ISO 26000, la norme volontaire internationale qui donne des lignes directrices pour déployer une politique de développement durable en entreprise.
Le label qui en découle, « Engagé RSE », lui a été octroyé avec une « note » la classant au niveau « confirmé » (entre 500 et 700 points sur 1 000).
« Nous avons pris très tôt toute une batterie de mesures permettant la préservation du capital humain et de son environnement », notamment en matière d’éducation, de formation professionnelle et de sécurité au travail, explique Alexandre Guerrier, administrateur général adjoint d’Akanjo. Les collaborateurs ont ainsi accès à différentes qualifications, qui leur offrent d’intéressantes perspectives de carrière. Tous disposent d’équipements de protection individuels de qualité en fonction du poste qu’ils occupent. Les employés du site et leur famille bénéficient également de l’accès au centre médical de l’entreprise.
Pour mesurer la démarche RSE d’Akanjo, Violette Pélissou, l’auditrice d’AFNOR Certification, venue de France, a passé une dizaine de jours sur place, accompagnée une partie du temps d’un expert local du droit du travail. « Ils ont visité toutes les installations, les ateliers de production, la partie développement, le service RH, etc. Ainsi que les entités extérieures : partenaires, administrations, fournisseurs… », souligne Alexandre Guerrier.
Engagé RSE : écologie et économie
Akanjo a développé son activité dans un pays en manque cruel d’infrastructures. À Tananarive, les coupures de courant sont récurrentes. Pour réduire sa dépendance énergétique, l’entreprise a acquis un nouveau groupe électrogène qui divise par deux sa consommation de carburant. Elle remplace régulièrement son parc de machines par du matériel moins énergivore. Elle expérimente aussi l’installation d’une centrale photovoltaïque qui devrait, à terme, lui fournir 20 à 25 % de sa consommation électrique. Papiers et cartons sont triés et valorisés. Compactés puis transformés en bûches, ils alimentent la chaudière à bois de la teinturerie. Outre le compostage des déchets organiques, Akanjo récupère aussi les plastiques, qui servent de matière première à l’association malgache Arisoa pour fabriquer des pavés autobloquants.
Autre point de vigilance : l’eau. Le réseau d’eau potable de la capitale est largement sous-dimensionné. Pour réduire la pression sur le quartier où elle est implantée, Akanjo possède ses propres forages. L’entreprise jouit même d’une totale indépendance en matière d’eau depuis juin 2016. Mais la responsabilité sociale et environnementale d’Akanjo ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise. Pour pallier les insuffisances des pouvoirs publics, l’entreprise est aussi à l’initiative de plusieurs actions communautaires. Les principales routes d’accès au site de la société ont été réhabilitées avec des pavés en granit ou en terre battue. Un système d’entretien des bas-côtés et de curage des caniveaux à ciel ouvert a également été déployé.
Engagé RSE : vers le niveau « exemplaire » en 2020
La biodiversité n’est pas oubliée : un jardin arboré abrite nombre d’orchidées et beaucoup d’oiseaux viennent y nicher la nuit. Akanjo est aussi à l’origine d’un plan de sauvegarde de la biodiversité dans son quartier : « Nous incitons par exemple nos voisins à préserver les caméléons et les oiseaux de proies, qui limitent la prolifération des nuisibles », relève Alexandre Guerrier. Plus généralement, l’entreprise pratique une politique continue de sensibilisation à l’environnement. Chaque mois, les salariés sont invités à prendre connaissance d’un nouveau thème. Présenté au dos de leur feuille de paye, il sert également de sujet à un petit concours.
Akanjo a fait les comptes : mises bout à bout et hors formation, toutes ces actions de RSE représentent 5 à 6 % du chiffre d’affaires. L’entreprise entend prolonger l’effort : « Depuis le dernier audit, nous avons mis en place des brigades anti-feu chargées de surveiller la décharge voisine dont la fumée rendait régulièrement l’air irrespirable », indique Alexandre Guerrier. En ligne de mire : le passage au niveau « exemplaire » d’Engagé RSE (le plus élevé, entre 700 et 1 000 points) à l’occasion de la prochaine évaluation, prévue en 2020.
Le caviar malgache certifié ISO 14001
Acipenser est la filiale d’Akanjo dédiée à la production de caviar, l’une des deux seules de l’hémisphère Sud. La pisciculture occupe 8 des 2 000 hectares du lac de Mantasoa, à 50 kilomètres de Tananarive. Cinq espèces d’esturgeons, dont le fameux beluga, s’y ébattent dans une eau limpide. Leur densité ne dépasse pas 5 kg par mètre cube d’eau, soit dix fois moins que dans un élevage traditionnel. L’entreprise a également cherché à minimiser l’impact sur le milieu grâce à un système de lagunage efficace. À ce titre, et pour son engagement à progresser encore sur le terrain du management environnemental dans une logique d’amélioration continue, Acipenser a obtenu la certification ISO 14001. La société vise désormais la certification ISO 22000 pour son usine de transformation d’œufs et de chair de poisson.