Rudolphe Pennec, président d’ADC Propreté, entreprise d’insertion labellisée Engagé RSE, explique comment il met en place une politique de RSE qui fait la part belle à l’intégration et la formation de ses 312 salariés, issus de 38 nationalités différentes.
Quelles sont les spécificités d’ADC Propreté en tant qu’entreprise d’insertion ?
Rudolphe Pennec – Nos salariés officient à temps complet. Nous gérons 140 contrats d’insertion par an. Nous devons accueillir, intégrer. Pour cela, nous créons des équipes en binôme, de quoi favoriser l’encadrement et la transmission du savoir-faire, de l’apprentissage, tout en sécurisant la prestation que nous voulons professionnelle. De plus, nos salariés travaillent à 80 % de leur temps en journée, ce qui crée de meilleures conditions pour concilier vie professionnelle et personnelle. Enfin, nous avons été la deuxième entreprise de France à être labellisée RSEI, référentiel de RSE spécifique aux entreprises d’insertion, qui nous permet d’avoir par équivalence le label de RSE de la fédération de la propreté. Nos valeurs et nos politiques sont régulièrement confrontées à un référentiel, ce qui fait vivre l’esprit d’amélioration continue.
Nous sommes la deuxième entreprise de France à être labellisée RSEI, référentiel de RSE spécifique aux entreprises d’insertion.
Rudolphe Pennec, président d’ADC Propreté
Comment tracez-vous le parcours de formation de vos salariés ?
Rudolphe Pennec – La durée maximale des parcours chez ADC est de 24 mois. Nous avons quatre chargés d’insertion professionnelle qui gèrent toutes les problématiques liées aux freins à l’emploi comme la mobilité, le logement, la santé ou l’apprentissage du français. Mais comme expliqué précédemment, le fait de créer des binômes permet de mieux appréhender la langue et de mieux cerner leurs difficultés du quotidien.
Que faites-vous des gens qui abandonnent en cours de route ?
Rudolphe Pennec – La moitié des effectifs que nous formons ne feront pas toute leur carrière dans nos métiers. Pour ces gens, nous devons leur chercher une formation et les moyens financiers pour continuer leur parcours ailleurs, avec un minimum de compatibilité entre leur ancien et leur futur métier.
Quels sont les engagements forts que vous avez pris pour votre entreprise ?
Rudolphe Pennec – Nous avons reçu l’agrément ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale) mais nous avons décidé d’aller plus loin dans nos obligations. Ainsi 50 % de notre résultat net annuel est mis en réserve et l’autre moitié distribuée à nos salariés. L’écart entre les salaires les plus hauts et les plus bas est de quatre.
Quelle politique de diversité menez-vous ?
Rudolphe Pennec – Notre effectif compte 38 nationalités différentes, avec un indice d’égalité salariale femmes-hommes de 92,9 sur 100. Notre taux de personnes en situation d’handicap atteint 9,8 % de la masse salariale, alors que nos obligations légales sont de 6 %. Nous avons également signé un accord visant à adapter les postes de travail aux seniors. Pour cela, nous avons travaillé avec la CARSAT.
Que faites-vous au niveau environnemental ?
Rudolphe Pennec – Nos produits d’entretien courant sont tous écolabellisés. Nous utilisons des machines à vapeur sans produits chimiques. Nous formons nos salariés aux éco-gestes, aux économies d’eau. Nous nous fournissons en électricité d’origine renouvelable et avons engagé une réflexion sur la mobilité en incitant nos salariés à utiliser le vélo ou les transports en commun, ainsi qu’à optimiser leur tournée.