Hélène Muller, directrice santé, sécurité, environnement et RSE de Biogroup, nous raconte comment la RSE est en train de prendre corps dans ce groupe de biologie médicale rassemblant 11 000 collaborateurs dans six pays. Et désormais porteuse du label Engagé RSE.
Quelle était la sensibilité RSE de Biogroup avant que vous n’arriviez pour la consolider ?
Hélène Muller – Biogroup a été créé en 1998. La première préoccupation était de permettre à chaque patient de pouvoir réaliser des analyses au plus près de chez lui, dans un environnement dans lequel il se sente bien. Nous avons ainsi maillé le territoire avec des laboratoires de proximité, 900 aujourd’hui. En effet, la santé humaine est le cœur de métier de Biogroup, comprenant une approche de santé préventive, par exemple en organisant des campagnes de dépistage et l’accueil dans des quartiers sensibles. Ensuite, notre direction s’est investie pour protéger la biodiversité, à travers du mécénat. Enfin, dans un souci de transparence auprès de nos parties intéressées, nous avons recueilli et publié des informations extra-financières. C’est ainsi que la RSE est devenue évidente.
Quel a été votre constat ?
Hélène Muller – La croissance rapide de Biogroup n’avait pas permis une harmonisation des pratiques en RSE. A mon arrivée, chaque entité travaillait ses sujets RSE de façon autonome. Notre groupe avait monté des comités avec un représentant de chaque entité dans des domaines divers, comme la protection des données numériques. Il nous manquait alors un comité dédié à la RSE, qui a été créé à mon arrivée.
En quoi le label Engagé RSE a-t-il servi vos objectifs ?
Hélène Muller – Cela a été le point de départ pour lancer un audit interne sur ce que nous faisions et ce que nous pouvions améliorer. Le label a donc d’abord été un outil d’analyse, d’amélioration, de structuration, plutôt qu’un outil de valorisation, même si nous sommes satisfaits d’avoir obtenu le niveau « confirmé » (le 3e des 4 niveaux) en fin d’année 2021. Ce temps de réflexion nous a permis de structurer la RSE dans notre groupe autour d’un programme appelé « One Health ».
Le label a d’abord été un outil d’analyse, d’amélioration, de structuration, avant d’être un outil de valorisation.
Hélène Muller, Biogroup
Que contient ce programme « One Health » ?
Hélène Muller – Nous nous sommes retrouvés autour de l’idée que notre mission était de travailler pour une seule santé, qu’elle soit humaine, animale, environnementale. Pour la santé humaine, nous avons défini deux objectifs : la diminution des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail. Pour cela, nous avons fait appel à des ergonomes et engagé un travail avec nos fournisseurs pour rendre nos machines moins bruyantes et plus ergonomiques. Pour la santé animale, nous avons pris le parti d’aider à mieux protéger certaines espèces comme les tortues, en finançant des bateaux et du personnel, ou en aidant la SPA. En interne, les plats proposés aux collaborateurs qui se réunissent en comité sont devenus des plats végétariens. Pour la santé environnementale, nous investissons dans des techniques économes en eau et en énergie. Côté déchets, nous travaillons à optimiser la gestion des quelque 7 640 tonnes de DASRI (déchets d’activités de soins à risque infectieux) que nous produisons chaque année (soit 5 % de la quantité nationale).
Parlez-nous de cette charte fournisseurs…
Hélène Muller – Dans le cadre de notre politique d’achats responsables, nous avons construit une charte éthique à laquelle doivent adhérer nos fournisseurs. Ils s’engagent ainsi à lutter contre la corruption et la pollution des sites, à œuvrer pour l’inclusion sociale. Au-delà, nous sommes en train de mettre à jour une charte éthique pour notre groupe, avec pour plus tard des déclinaisons à l’international.